poème

Laude Maïssa, "Pollué jusqu'à l'ADN", dans Wôzô. L'Impoème des raconteries.  Saint-Denis, Edilivre, 2017, 48p.; pp.39-40.

Un petit village difficile à se débarrasser,/ Bassé!/ Une ville cosmos, Mounana,/ La ville d'une entreprise, COMUF./ Les habitants de la cité, de la COMUF./ La COMUF de l'Etat,/ de COGEMA et d'AREVA.

Mounana se souvient des usines,/ Mounana est nostalgique des mines;/ Le mineur n'oublie pas le gisement d'Oklo fond,/ Le mineur d'oublie pas l'odeur des radons,/ Il se souvient de la richesse de sa ville,/ Qu'il regrette désormais, vil.

Les Mounanais respirent quotidiennement la radioactivité,/ Les Mounanais boivent dans leur rivière la radioactivité,/ Les Mounanais naissent dans la radioactivité,/ Les Mounanais pleurent leurs morts à cause de la radioactivité.

Les Mounanais cultivent dans leurs champs la pollution,/ Les Mounanais mangent dans leurs assiettes la pollution,/ Les Mounanais fuient leur ville à cause de la pollution./ Mounana crie: POLLUTION!!!

Pendant ce temps, Bakoudou, Port-Gentil et Moanda,/ La regardant étrangement, ne s'inquiètent que peu de cela,/ Tsô mutema!