roman
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ONDJAKI, Os Transparentes, Caminho, Alfragide, 2012, 431 p.
Pour la traduction française : Les Transparents, Paris, Métailié, 2015, 368 p., traduit du portugais (Angola) par Danielle Schramm
"C’est un immeuble du quartier de Maianga, dans le centre de Luanda, qui à lui tout seul condense et synthétise les problématiques de la capitale angolaise, de ses habitants, et plus largement du pays tout entier. On y décrit une communauté urbaine oubliée qui cherche à habiter décemment un monde menacé. Le quotidien des différents personnages qui peuplent ce microcosme est perturbé par plusieurs projets énergétiques d’envergure qui se préparent à Luanda : privatisation de l’eau, forage on-shore du sol de la capitale, nationalisation d’une éclipse... Ondjaki brosse le portrait d’une communauté qui pratique une forme d’écologisme des pauvres : en cherchant à préserver leur mode de vie et leur immeuble menacé de destruction, les habitants défendent aussi une forme écologique et respectueuse d’habiter le monde."
Source: Anne-Laure Bonvalot/ écolitt
[…] os dez primeiros minutos da reunião tinham o ritual do monólogo desabafante do chefe — não bastasse isso, um monte de escavações na cidade, com placas dessa estória que tão a chamar de CIPEL, já há pinbturas na rua a dizer que isso é « Cambada de Idiotas a Pastar Em Luanda », e outras brincadeiras — chefe, desculpe interromper…, ouvi rumores na — quais rumoreselles ? — que já começaram estas escavações porque é evidente que há petróleo em Luanda — sempre se soube disso, mas eu achava que era pouco e que não se podia mexer — pois agora, chefe– PauloPausado falou – parece que alguém acha que se pode mexer e que não será tão pouco, são muitos os buracos já abertos na cidade. Perto mesmo da minha casa, às vezes até de magrugada, vejo gente junto desses buracos com folhas e instrumentos de medição — bom, chega de papo, quero todo mundo a investigar essa estória como deve ser – concluiu o chefe [… | […] les dix premières minutes étaient consacrées au rituel du monologue défouloir du chef – Et comme si ça ne suffisait pas, on voit apparaître une quantité de trous dans la ville, avec des affichages de ce truc qu’on appelle le CIPEL, il y a des graffitis dans les rues qui traduisent ça « compagnie des imbéciles qui pâturent ensemble à Luanda », et autres plaisanteries – chef, pardon de vous interrompre… j’ai entendu des rumeurs sur la BBC – quelles rumeurs ? – comme quoi ces excavations seraient dues à la présence du pétrole dans le sous-sol de Luanda – c’est connu depuis longtemps, mais je pensais qu’il y en avait en trop petite quantité et par ailleurs qu’on ne pouvait pas y toucher – eh bien maintenant, chef – dit PauloPausado – il semble que quelqu’un pense qu’on peut y toucher et qu’il n’y en a pas si peu qu’on le disait, il commence à y avoir beaucoup de trous dans la ville. Près de chez moi, parfois même au petit matin, je vois des gens à côté de ces trous avec des carnets et des instruments de mesure – bon, assez bavardé, je veux que tout le monde enquête à fond sur cette histoire – conclut le rédac’chef. |
Ondjaki. Os Transparentes, Alfragide :Editorial caminho, 2012, p 84-85. | Ondjaki, Les Transparents, Paris, Éditions Métailié, 2015, p. 82 |