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Joëlle Herry, « Requiem pour un margouillat »

Joëlle Herry, Requiem pour un margouillat, Mamoudzou, éditions Baobab, coll. « Littérature mahoraise », 2002, 294 pages

Joëlle Herry, d’origine bretonne, résida à Mayotte de 1997 à 2002. Elle y fut enseignante de français en collège et pigiste dans deux journaux locaux.

Début du polar :

Philippe Jeantot (surnommé « Araka ») est le journaliste qui suit l’enquête sur le meurtre d’un petit délinquant, Anli Salim (surnommé « le margouillat ») retrouvé enlisé dans la mangrove :

« Je me penche au-dessus de la vase […]. [D]es débris de feuilles pourries, inlassablement charriées par les marées jusqu’à leur décomposition complète, côtoient des entrailles de poisson, dont on s’est débarrassé dans la vase il y a plusieurs jours déjà, si j’en crois l’odeur pestilentielle qui s’en dégage. Des claquettes en mousse dépareillées et cassées ont fini leur course dans la boue et flottent, désemparées, jusqu’à ce qu’une racine les arrête pour un moment.

Quand on descend au niveau de la mangrove elle-même comme je viens de le faire, c’est surtout par les mélanges d’odeurs qu’on est assailli ; des odeurs végétales de bois mouillé, de lichens pourrissants, de feuilles macérées ; des odeurs animales, moins dues aux êtres qui y vivent comme les crabes et les petits poissons qu’aux charognes qu’on y a jetées ; par chance, si on peut dire, le bout de mangrove dans lequel je suis, n’est pas très proche d’un village et est de ce fait relativement protégé de la pollution humaine. » (p. 30)

Contributrice: Linda Rasoamanana

ENJEU CONCERNÉ

Dépôts de déchets dans la mangrove de Bouyoumi

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