roman
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Joëlle Herry, Requiem pour un margouillat, Mamoudzou, éditions Baobab, coll. « Littérature mahoraise », 2002, 294 pages
Jeantot en scooter est bloqué dans les embouteillages :
« [T]raverser M’[t]sapéré le soir c’est comme rouler à la sortie d’un concert des Rolling-Stones. La lenteur du concombre de mer est la seule allure qu’on doive adopter ! Je lorgne sur la gauche les nouveaux grands travaux d’aménagement de la mangrove devant la mosquée. C’est sûr qu’on circulera mieux mais il n’y aura plus de palétuviers pour protéger la côte et plus de mangrove non plus […] !
Mayotte se développe, on entend ça partout. C’est vrai qu’elle se développe mais elle s’enveloppe encore plus ; elle s’enveloppe de béton et de parpaings gris ! Triste paysage ! Mais peut-être suis-je un esprit chagrin qui n’aime pas le changement sous prétexte qu’il a connu les choses dans un autre état. Les gosses ont l’air contents du terre-plein de pierres et de sable qui servira de base à la nouvelle route. Ils jouent au ballon sans regarder le panneau “Interdit au public” à deux mètres d’eux. » (p. 139-140)
Contributrice: Linda Rasoamanana
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