poème
Afrique> Nigéria
Gabriel Okara, « The Call of the River Nun »
The Call of the River Nun I hear your call ! I hear it far away ; I hear it break the circle of these crouching hills. I want to view your face again and feel your cold embrace ; or at your brim to set myself and inhale your breath ; or Like the trees, to watch my mirrored self unfold and span my days with song from the lips of dawn. I hear your lapping call ! I hear it coming through ; invoking the ghost of a child listening, where river birds hail your silver-surfaced flow. My river’s calling too ! Its ceaseless flow impels my found’ring canoe down its inevitable course. And each dying year brings near the sea-bird call, the final call that stills the crested waves and breaks in two the curtain of silence of my upturned canoe. O incomprehensible God ! Shall my pilot be my inborn stars to that final call to Thee O my river’s complex course ? | L’appel de la rivière Nun J’entends ton appel ! Je l’entends au loin ; Je l’entends briser le cercle de ces collines accroupies. Je veux voir ton visage à nouveau et sentir ta fraîche étreinte ; ou bien sur tes rives m’installer et respirer ton souffle ; ou comme les arbres, regarder mon reflet se déployer et dérouler mes jours avec un chant sur les lèvres de l’aube. J’entends ton appel clapotant ! Je l’entends traverser les apparences ; il invoque le fantôme d’un enfant attentif, là où les oiseaux du fleuve saluent ton flux argenté. Ma rivière aussi lance son appel ! Son flux incessant emporte mon canoë dans son cours imparable. Et chaque année mourante me rapproche du chant du cygne, l’appel final qui calme les vagues échevelées et déchire le rideau de silence de mon canoë renversé. O Dieu incompréhensible ! Ces étoiles éternelles seront-elles mes guides au moment de l’appel final qui me mènera vers Toi O course complexe de ma rivière ? (trad. Xavier Garnier) |
Gabriel Okara, The Fisherman’s Invocation, London, Heinemann, 1978, p. 16-17.
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