La "cité des ordures" au Caire

Texte en français

Mokattam est un quartier du Caire qui s’est spécialisé dans le recyclage des ordures. Ses habitants, chrétiens coptes pour la plupart, recueillent et recyclent les ordures de la mégalopole.
L’histoire des villages-décharges remonte au début des années 40, avec l’arrivée massive dans les faubourgs du Caire de paysans pauvres et illettrés. Pour subsister, ces migrants se sont faits éboueurs ou chiffonniers (zabaleen en arabe). Tous les matins, ils faisaient le tour de la ville sur une charrette tirée par un âne, s’arrêtant à chaque porte pour ramasser les ordures ménagères.
Chaque foyer payait une somme tous les mois, qui allait presque intégralement dans la poche des intermédiaires contrôlant et assignant les tournées de ramassage. Mais les zabaleen ramenaient les ordures chez eux et triaient tout ce qui était récupérable (papier, plastique, bois, métal, verre, tissu) pour le vendre aux centres de recyclage. Les déchets organiques et les reliefs des repas servaient de pitance à leurs cochons et leurs chèvres, qui nourrissaient à leur tour les familles. Presque tous les zabaleen du Caire sont chrétiens. La majorité musulmane d’Égypte répugne à manger du porc, un des rares animaux domestiques qui mange des ordures.
En 50 ans, ce système de recyclage a peu changé. Certains zabaleen ont remplacé leur âne par un véhicule et se sont équipés d’une machine à découper les plastiques. L’APE estime que les zabaleen manipulent près de 3 000 tonnes de déchets par jour. Plusieurs villages-décharges subsistent à la périphérie du Caire, le plus important étant Mokattam (17 000 habitants), où les zabaleen trient 1200 tonnes d’ordures ménagères par jour.

Source

Texte en anglais

Mokattam is a neighborhood in Cairo that specializes in garbage recycling. Its inhabitants, mostly Coptic Christians, collect and recycle the megalopolis’ garbage.
The history of dump villages dates back to the early 1940s, with the massive arrival of poor and illiterate farmers in the suburbs of Cairo. To survive, these migrants became garbage collectors or rag pickers (zabaleen in Arabic). Every morning, they went around the city on a cart pulled by a donkey, stopping at every door to collect household waste.
Each household paid a sum every month, almost entirely of which went into the pockets of the intermediaries controlling and assigning the collection rounds. But the zabaleen took the garbage home and sorted everything that was recoverable (paper, plastic, wood, metal, glass, fabric) to sell it to recycling centers. The organic waste and leftovers from meals served as food for their pigs and goats, which in turn fed the families. Almost all the zabaleen in Cairo are Christians. Egypt’s Muslim majority is loath to eat pork, one of the few domestic animals that eats garbage.
In 50 years, this recycling system has changed little. Some zabaleen have replaced their donkey with a vehicle and equipped themselves with a plastic cutting machine. The APE estimates that the zabaleen handle nearly 3,000 tonnes of waste per day. Several dump villages remain on the outskirts of Cairo, the largest being Mokattam (17,000 inhabitants), where the zabaleen sort 1,200 tonnes of household waste per day.
Source