Rahesh (Reza Amirkhani)
Début composition

Texte en français
Reza Amirkhani, Rahesh, Téhéran, Ofoq, 2019.
« Nous découvrons l’histoire de Rahesh (anagramme du mot ville en persan ), à travers les yeux de Lia, une mère, autrefois architecte, épuisée par le style architectural de la ville, elle est en conflit constant avec son mari, Ala, qui travaille à la municipalité. Leur fils, Ilya, souffre d’asthme et Lia est convaincue que la ville de Téhéran, la pollution de l’air, et les autorités municipales sont responsables de la maladie de son fils.Le roman repose principalement sur la symétrie entre la domination masculine sur les femmes et l’exploitation excessive de l’environnement. Le discours écoféministe de l’auteur exprime son inquiétude face à la crise environnementale urbaine et aux inégalités de genre. En réalité, ce roman aborde divers conflits de classe, la discrimination de genre, ainsi que l’exploitation excessive de la nature et de l’environnement. Bien qu’aujourd’hui les femmes aient trouvé leur place dans les activités culturelles, scientifiques et économiques des sociétés modernes, la voix de la nature demeure opprimée, victime des exigences des profiteurs sous couvert de développement et de technologie. »
Zahra Esmaeili Koshmardan, Negar Mazari, « Etude du discours de l’écoféminisme dans le roman Rahesh de Reza Amirkhani, basé sur le modèle d’analyse du discours de Fairclough », Théorie et critique littéraire, Université de Gilan, Année 6, Vol. 2, No. 12, Hiver 2022, pp 5-27, p 25.
Texte en anglais
Reza Amirkhani, Rahesh, Téhéran, Ofoq, 2019.
« We discover the story of Rahesh (anagram of the word city in Persian), through the eyes of Lia, a mother, formerly an architect, exhausted by the architectural style of the city, she is in constant conflict with her husband, Ala, who works at the municipality. Their son, Ilya, suffers from asthma and Lia is convinced that the city of Tehran, the air pollution, and the municipal authorities are responsible for her son’s illness. The novel is mainly based on. the symmetry between male domination over women and excessive exploitation of the environment The author’s ecofeminist discourse expresses his concern about the urban environmental crisis and gender inequalities. class, gender discrimination, as well as excessive exploitation of nature and the environment Although today women have found their place in the cultural, scientific and economic activities of modern societies, the voice of. nature remains oppressed, victim of the demands of profiteers under the guise of development and technology. »
Zahra Esmaeili Koshmardan, Negar Mazari, “Discourse Study of Ecofeminism in Reza Amirkhani’s Novel Rahesh, Based on Fairclough’s Discourse Analysis Model”, Literary Theory and Criticism, Gilan University, Year 6, Vol. 2, No. 12, Winter 2022, pp 5-27, p 25.
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Fin de composition
Début composition
Version originale
Original version
Texte en version originale (sens de lecture de droite vers la gauche)
چه فرقی دارد فرزند من با جانباز شیمیایی که در جنگ آسیب دیده است؟ حالا گیرم با رزمنده داوطلب یکی نباشد چه تفاوتی دارد با کودک حلبچه ای؟ علا که میرود و در سمینار آسیبهای شیمیایی چفیه گردن میاندازد و به جانبازان روی سن سالن شهرداری گل میدهد، نباید به ایلیا هم گل بدهد؟ آنها را صدام به این روز انداخت. صدام فرزند من کیست؟ ایلیا را چه کسی به این روز انداخت. آن صدام گوشت داشت و پوست و استخوان اما این صدام کاغذ است آیین نامه شهرسازی و قانون ترافیک و شماره گذاری پلاک و معاینه فنی و این شهر آلوده… چون این صدام وزن ندارد و عکس ندارد، پس ایلیا را و بیماری ایلیا را نباید ببینیم؟ یا بیماریش را بیاندازیم گردن تقدیر و قسمت و ژن و ژنوم و فک و فاميل؟ بعد هم از بیماریش خجالت بکشیم و جایی نبریم ش؟
صدای مته پیکور که روی دیوارهای خانه هم سایه من کار میکند نمیگذارد متمرکز فکر کنم ایلیا را هم ساکت میکند. هر دو مینشینیم و به هم نگاه میکنیم با نگاهش میگوید که بیخود رفتیم دفتر فرازنده با زبان و زبان بازی کارش را حل کرد. یک تاب فلزی هم گذاشت وسط دعوا که همه چیز حل شود علا هم که هیچ…
منتظرم تا تولد پنج ساله گی ایلیا برسد. شاید عدد پنج تغییری ایجاد کند در زنده گی ما به قول مادر بزرگها به حق پنج تن .لوسترها تکان میخورند از لرزش مته پیکور بخت یارمان باشد و سقف نریزد تو دلم مثل ماشین لباس شویی هزاران فکر ترسناک می چرخند و قاتی میشوند؛ اما شسته نمیشوند و پاک نمی شوند خیس میخورند و سنگین و سنگین تر میشوند.
گفته بودم اسبها از دو روز قبلش سم میکوبانند سگها دندان به هم میسایند شبش گربه ها کشند. کبوترها بیقراری می کنند و خرناس می نصف شب تو لانه در جا بال میزنند. حتا گفته بودم مردها ظرف میشکانند… اما خیال میکردم ما زنها هم مثل ماهی آکواریوم با لبهایمان بی صدا میگوییم «یو» و از دهانمان حباب بیرون میدهیم؛ حالا میفهمم که نه… قبلش، تو دل زنها ماشین لباسشویی کار می گذارند و دکمه اش را روشن میکنند شاید هم روی تایمر بوده است ماشین لباسشویی زنان عالم… به وقتش همه با هم روشن میشوند.
[…]
به ایلیا قول میدهم که تو هفته با هم برویم کوه پزشکش هم توصیه کرده است که کوه برویم؛ البته نه کوه های تهران که دیوار نگه دارنده آلوده گی هستند. قاعدتاً منظور پزشک از کوه و کوهستان، جایی خوش آب و هوا بوده است؛ نه دارآباد که کاشانک است و همه باد جنوب غرب به همین سر شمال شرق تهران تو دیواره اش جمع میشود
رضا امیرخانی، رهش، تهران، انتشارات افق، ۱۳۹۸
Texte en français
Traduction française
Quelle différence y a-t-il entre mon enfant et un vétéran de guerre atteint de blessures chimiques ? Supposons qu’il ne soit pas un volontaire, quelle différence cela fait-il avec un enfant d’Alep ? Est-ce qu’Ala, qui assiste à des séminaires sur les blessures chimiques en portant un keffieh et qui donne des fleurs aux vétérans sur la scène de la mairie, ne devrait-il pas aussi donner des fleurs à Ilia ? Ces vétérans ont été mis dans cet état par Saddam. Qui est le Saddam de mon enfant ? Qui a mis Ilia dans cet état ? Ce Saddam avait de la chair, de la peau, des os, mais ce Saddam-là est fait de papier : des règlements d’urbanisme, des lois de circulation, des immatriculations, des inspections techniques, et cette ville polluée… Comme ce Saddam n’a ni poids, ni image, devrions-nous alors ignorer Ilia et sa maladie ? Devons-nous rejeter la faute sur le destin, les gènes, ou la famille ? Et ensuite, devons-nous avoir honte de sa maladie et ne plus le montrer en public ?
Le bruit du marteau-piqueur qui frappe les murs de la maison voisine m’empêche de réfléchir, et Ilia aussi se tait. Nous restons tous les deux assis, nous nous regardons, et dans son regard, il semble dire que nous avons perdu notre temps en allant au bureau de Farazandeh, où tout a été réglé avec des mots trompeurs et un simple jeu. Il a même placé une balançoire en métal au milieu du conflit pour tout résoudre, et Ala n’a rien fait…
J’attends que l’anniversaire des cinq ans d’Ilia arrive. Peut-être que le chiffre cinq apportera un changement dans notre vie. Comme disent les grands-mères, « Par la grâce des Cinq », les lustres tremblent sous les vibrations du marteau-piqueur. Peut-être aurons-nous de la chance et le toit ne s’effondrera pas. Dans mon esprit, comme dans une machine à laver, des pensées effrayantes tournent et se mélangent, mais elles ne se nettoient pas, elles ne s’éclaircissent pas. Elles deviennent juste plus lourdes, imprégnées d’eau. J’avais dit que deux jours avant l’événement, les chevaux frappent du sabot, les chiens grincent des dents, la nuit les chats s’affrontent, les pigeons deviennent agités, et les chouettes battent des ailes au milieu de la nuit. J’avais même dit que les hommes brisent des assiettes… Mais je pensais que nous, les femmes, étions comme des poissons d’aquarium, murmurant silencieusement « yo » et soufflant des bulles. Maintenant, je comprends que non… Avant l’événement, une machine à laver commence à tourner dans le cœur des femmes, et son bouton s’allume. Peut-être que c’était un minuteur. Mais quand le moment est venu, la machine à laver des femmes de ce monde s’allume toutes en même temps.
[…]
Je promets à Ilya que nous irons à la montagne cette semaine. Son médecin nous a également conseillé de le faire ; bien sûr, pas les montagnes de Téhéran, qui ne font que retenir la pollution. En réalité, lorsque le médecin parle de montagnes, il pense à un endroit avec un air pur et agréable, pas à Darabad, où se trouve le sommet de Kashank, et où tous les vents du sud-ouest au nord-est de Téhéran viennent s’accumuler entre ses parois. (p. 46-48)
Traduit par Zahra Esmaeili Koshmardan pour l’Anthologie écopoétique située.
Texte en anglais
English translation
What is the difference between my child and a war veteran with chemical injuries? Suppose he is not a volunteer, what difference does that make to a child from Aleppo? Shouldn’t Ala, who attends chemical injury seminars wearing a keffiyeh and gives flowers to veterans on the town hall stage, also give flowers to Ilia? These veterans were put in this state by Saddam. Who is my child’s Saddam? Who put Ilia in this state? This Saddam had flesh, skin, bones, but this Saddam is made of paper: town planning regulations, traffic laws, registrations, technical inspections, and this polluted city… Like this Saddam has neither weight nor image, should we then ignore Ilia and her illness? Should we blame fate, genes, or family? And then, should we be ashamed of his illness and no longer show it in public?
The sound of the jackhammer hitting the walls of the neighboring house prevents me from thinking, and Ilia also remains silent. We both sit there, look at each other, and in his look he seems to say that we wasted our time by going to Farazandeh’s office, where everything was settled with deceitful words and a simple game. He even placed a metal swing in the middle of the conflict to resolve everything, and Ala did nothing…
I’m waiting for Ilia’s fifth birthday to arrive. Maybe the number five will bring a change in our life. As grandmothers say, « By the grace of the Five », the chandeliers tremble under the vibrations of the jackhammer. Maybe we’ll be lucky and the roof won’t collapse. In my mind, like in a washing machine, frightening thoughts spin and mix, but they do not clean themselves, they do not clear up. They just become heavier, soaked in water. I had said that two days before the event, horses stamp their hooves, dogs grind their teeth, at night cats fight each other, pigeons become restless, and owls flap their wings in the middle of the night. I even said that men break plates… But I thought that we women were like aquarium fish, silently murmuring « yo » and blowing bubbles. Now I understand that no… Before the event, a washing machine begins to spin in the hearts of women, and its button lights up. Maybe it was a timer. But when the time comes, the washing machine of the women of this world turns on all at once.
[…]
I promise Ilya that we will go to the mountains this week. His doctor also advised us to do it; of course, not the mountains of Tehran, which only trap pollution. In reality, when the doctor talks about mountains, he thinks of a place with clean and pleasant air, not Darabad, where the peak of Kashank is located, and where all the winds from the southwest to the northeast of Tehran come accumulate between its walls. (p. 46-48)
Translated by Zahra Esmaeili Koshmardan for Anthologie écopoétique située online.
Fin de composition