Janine et Jean-Claude Fourrier, "Le retour du m'zungu. Mayotte vingt ans après"
Janine et Jean-Claude Fourrier, Le Retour du m’zungu. Mayotte vingt ans après, Paris, éditions L’Harmattan, 2018, 236 pages
Les époux Fourrier ont travaillé à Mayotte de 1995 à 1999, lui comme vétérinaire, elle comme professeure de lettres. En 2016, ils revinrent pour quelques mois à Mayotte.
Gérald Devaux (retraité) et sa compagne Françoise ont pris une location à Mamoudzou :
« Comme son nom l’indique, la Pointe Mahabou – où a été érigé le tombeau du sultan Andriantsouli, ce Malgache converti à la religion musulmane qui a vendu Mayotte à la France – s’avance dans la mer, colline pentue dominant le lagon. Elle a été aménagée en un vaste parc naturel, terrain favori des joggeurs et des pique-niqueurs du dimanche. Françoise et Gérald laissent la voiture à l’entrée du parc, au bas d’un chemin défoncé et grimpent à pied dépassés par quelques automobilistes qui malmènent les amortisseurs dans les fondrières et par des cohortes de joggeurs, femmes, hommes, enfants, chiens, wazungu, Mahorais… tout le monde court. Eux, ils marchent à la recherche de la tombe d’Andriantsouli. […]
Il fait un temps splendide, un air léger venu de la mer rafraîchit l’atmosphère. Le parc a été aménagé en parcours de santé. Des chemins ont été tracés, la végétation exubérante, disciplinée. Mais des signes inquiétants de dégradation sont visibles. Les panneaux en bois qui rythment les activités sportives sont rongés par l’humidité, les inscriptions, illisibles. Autour des aires de pique-nique des bouteilles traînent sur le sol, les poubelles débordent, sur les tables pourrissent des reliefs de repas. Éternel problème des détritus qui salissent l’île aux parfums, conséquence de l’irrespect, de l’indifférence des gens concernant l’espace naturel. » (p. 141-142)
Contributrice: Linda Rasoamanana