Contra Fogo / À l’épreuve du feu (Pablo Casella)

Brésil
  • portugais

Texte en français

Pablo Casella, Contra Fogo, São Paulo, Todavia, 2024

Un groupe de pompiers volontaires, composé notamment de Cunga, Zia, Trote, Jotão, Adobim, Firóso et Abner, ainsi que du chien Mutuca, est dirigé par Deja, le narrateur de ce roman. Habitants de la région de la Chapada Diamantina, en Bahia, ils risquent leur vie pour contenir l’avancée incontrôlée des flammes qui dévorent la faune, la flore et les rivières. Ne pouvant attendre l’intervention des autorités bureaucratiques, ils ont appris, à force de persévérance, à combattre le feu avec la terre. Surtout en période de sécheresse, lorsqu’ils s’enfoncent dans la forêt pendant des jours et des jours, sans répit. Chacun de ces personnages enrichit à sa manière cet univers singulier, mais c’est le regard de Deja, personnage principal, qui rend l’ensemble complexe et vivant. 

Source : Todavia

Contributeur : Luciano Brito

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Texte en anglais

Pablo Casella, Contra Fogo, São Paulo, Todavia, 2024

A group of volunteer firefighters, including Cunga, Zia, Trote, Jotão, Adobim, Firóso, and Abner, along with the dog Mutuca, is led by Deja, the narrator of this novel. Residents of the Chapada Diamantina region in Bahia, they risk their lives to stop the uncontrolled spread of flames that consume the fauna, flora, and rivers. Unable to wait for bureaucratic authorities to act, they have learned, through sheer determination, to fight fire with earth. Especially during drought periods, when they venture deep into the forest for days on end, without rest. Each of these characters expands this unique universe in their own way, but it is Deja’s perspective, as the main character, that makes everything complex and alive.

Source : Todavia

Contributor : Luciano Brito

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Texte en version originale

Version originale

Original version


« Chegamo na linha na hora que as labareda lambia uns carrasco mais cerrado, duns arbusto fechado e umas arvoreta. Era cada labareda mais alta que um sobrado, e, na regra da obediência cum vento, elas deitava formando umas língua raivosa pra riba de nós. Os brigadista mais velhaco recuaram, a gente sabia que não era hora de atacar o bicho. Adobim, o novato da brigada que tava no primeiro combate, não sabia. Ele, sem malícia, achou que dava pra enfrentar aquele fogo e não recuou mais a gente. As labareda passaram uns dois metro acima da cabeça dele, o calor deve ter sido brutal, tomando por base a cara de assombro do infeliz quando ele se jogou no chão fugindo do calorão e da fumaça. Saiu de quatro apoio, ligeiro e desnorteado os zóio fechado por causa das lágrima. »

(Pablo Casella, Contra Fogo, São Paulo, Todavia, 2024)

Texte en français

Traduction française


« On est arrivé sur la ligne pile au moment où les flammes léchaient un fourré bien dense, des buissons touffus et quelques petits arbres. Chaque flamme montait plus haut qu’un bâtiment à deux étages, et, suivant la loi du vent, elles s’allongeaient en langues furieuses vers nous. Les brigadistes les plus aguerris ont reculé, on savait bien que c’était pas le moment d’affronter la bête. Mais Adobim, le bleu de la brigade, à son tout premier combat, lui, il savait pas. Sans méfiance, il a cru qu’il pouvait tenir tête au feu et il a pas reculé avec nous. Les flammes ont passé à bien deux mètres au-dessus de sa tête, la chaleur devait être infernale, vu la tête effarée du pauvre gars quand il s’est jeté au sol pour échapper à la fournaise et à la fumée. Il est parti à quatre pattes, rapide et paumé, les yeux fermés par les larmes. »

(Traduction par Luciano Brito pour l’Anthologie écopoétique située en ligne)

Texte en anglais

English translation


« We got to the fire line just as the flames were licking at some thick scrub, tangled bushes, and a few small trees. Each flame shot up taller than a two-story house, and, obeying the wind’s rule, they stretched out like angry tongues straight at us. The seasoned firefighters backed off—we all knew it wasn’t the time to take on the beast. But Adobim, the rookie, on his very first fire, didn’t know that. Clueless, he figured he could take on the flames and didn’t step back with us. The fire shot up a good six feet over his head, the heat must’ve been brutal—judging by the look of pure shock on his face when he threw himself to the ground, trying to escape the blaze and smoke. He scrambled away on all fours, fast and disoriented, his eyes shut tight from the tears. »  

(Translation by Luciano Brito for Anthologie écopoétique située online)