“City Johannesburg” (Mongane Wally Serote, 1971)

Texte en version originale

Version originale

Original version


This way I salute you:
My hand pulses to my back trousers pocket
Or into my inner jacket pocket
For my pass, my life,
Jo’burg City.
My hand like a starved snake rears
my pockets
For my thin, ever lean wallet,
While my stomach groans a friendly smile to
hunger,
Jo’burg City.
My stomach also devours coppers and papers
Don’t you know?
Jo’burg City, I salute you:
When I run out, or roar in a bus to you,
I leave behind me, my love,
My comic houses and people, my dongas and
my ever
Whirling dust,
My death
That’s so related to me as a wink to the eye.
Jo’burg City
I travel on your black and white and roboted roads
Through your thick iron breath that you inhale
At six in the morning and exhale from five
noon.
Wild Card City is the best place for fun.
That is the time when I come to you,
When your neon flowers flaunt from your
electrical wind,
That is the time when I leave you,
When your neon flowers flaunt their way
through the
falling darkness
On your cement trees.
And as I go back, to my love, dddddddddddddd
My dongas, my dust, my people, my death,
Where death lurks in the dark like a blade in
the flesh,
I can feel your roots, anchoring your might,
my feebleness
In my flesh, in my mind, in my blood,
And everything about you says it,
That, that is all you need of me.

Jo’burg City, Johannesburg,
Listen when I tell you,
There is no fun, nothing, in it,
When you leave the women and men with such
frozen expressions,
Expressions that have tears like furrows of soil
erosion,
Jo’burg City, you are dry like death,
Jo’burg City, Johannesburg, Jo’burg City.  

Texte en français

Traduction française


Voici comment je te salue :
Ma main palpe la poche arrière
de mon pantalon
Ou la poche intérieure de ma veste
En quête de mon pass, ma vie,
Ville de Jo’burg.
Ma main, comme un serpent affamé, fouille
mes poches
En quête de mon mince portefeuille, toujours maigre,
Pendant que mon ventre lâche
un sourire amical
à la faim,
Ville de Jo’burg.
Mon estomac aussi dévore le cuivre
et les papiers
Ne le sais-tu pas ?
Jo’burg City, je te salue :
Quand je te fuis dans un bus rugissant,
Je laisse derrière moi, mon amour,
Mes maisons cocasses, mon peuple,
mes dongas et
mon éternelle
Poussière tourbillonnante,
Ma mort
Cela m’est aussi intime qu’un clin d’œil.

Ville de Jo’burg
Je voyage sur tes routes robotisées
noires et blanches
À travers l’épais souffle de fer
que tu inhales
À six heures du matin et expires à partir de
cinq heures du soir.
Wild Card City est le meilleur endroit pour s’amuser.
C’est le moment où je viens vers toi,
Quand tes fleurs de néon flottent
au vent électrique,
Je te quitte au moment où
tes fleurs de néon filent fièrement
à travers
l’obscurité tombante
Au bout de tes arbres en ciment.
Et alors que je retourne vers mon amour,
ddddddddddddd
Mes dongas, ma poussière, mon peuple,
ma mort,
Là où la mort se cache dans le noir comme une lame
dans
la chair,
Je peux sentir tes racines,
ancrer ta puissance,
ma faiblesse
Dans ma chair, dans mon esprit, dans mon sang,
Et tout en toi le dit :
tu ne veux rien de plus de moi.

Jo’burg City, Johannesburg,
Écoute quand je te dis,
Il n’y a rien de drôle, vraiment rien, là-dedans,
Quand tu marques les femmes et les hommes de telles expressions figées,
Des expressions ou les larmes tracent des sillons terreux
érosion,
Jo’burg City, tu es sèche comme la mort,
Jo’burg City, Johannesburg, Jo’burg City.