Barzakh (Ould Ebnou)
Début composition (enjeu situé / description création)
Texte en français
Dans ce roman de science-fiction paru en 1994, le régime autoritaire de la République Démocratique du Barzakh signe des accords internationaux pour accueillir dans le Majdabat El-Koubra (le Grand Désert) des déchets dangereux, notamment radioactifs, venus du monde entier. Vala appartient à un mouvement de résistance armé, Urgence Sahara, formé de nomades qui attaquent les convoyeurs avec leurs chiens sloughi. Elle vient se réveille paniquée au milieu de la nuit au sorti d’un cauchemar.
Texte en anglais
In this science fiction novel published in 1994, the authoritarian regime of the Democratic Republic of Barzakh signs international agreements to accommodate dangerous waste, particularly radioactive waste, from all over the world in the Majdabat El-Koubra (the Great Desert). Vala belongs to an armed resistance movement, Urgence Sahara, made up of nomads who attack conveyors with their Sloughi dogs. She wakes up panicked in the middle of the night after a nightmare.
Fin de composition (enjeu situé / description création)
Début composition (création)
Texte en version originale
Version originale
J’essayai de la calmer un peu, mais elle se lamentait toujours.
– Nous sommes menacés par de terribles catastrophes et nous restons sans rien faire. Je crains qu’une surchauffe dévastatrice ne se produise sur la terre, que l’exil du Paradis ne se réédite en exil de la Terre et, qu’errant pour une nouvelle éternité, l’humanité n’ait plus de la Terre qu’une image télescopique, comparable à celle de Vénus. Notre terre est aujourd’hui un monde à l’agonie où la vie ne s’accommode plus de la démesure, de l’injustice et de l’arrogance de l’homme. Aucune vie ne pourra résister aux dangers de la pollution chimique et nucléaire, à la désertification, à la surpopulation et aux pénuries d’eau et de nourriture. L’homme a façonné la Terre, il a fait de la planète ce qu’elle est, il a modifié le milieu terrestre de façon aveugle et irréfléchie, pour sa convenance personnelle et en vue d’un profit économique à court terme, plutôt qu’au bénéfice à long terme de ses habitants. Une couche de pollution, de gaz carbonique et de vapeur d’eau s’est formée autour de la Terre, épaississant son atmosphère au point d’interdire à la plus grande partie de l’émission thermique infrarouge de s’échapper dans l’espace. Cet effet de surchauffe portera la température à la surface de la Terre à 400°C et plus. Notre planète deviendra la marmite du diable. Et les responsables de cette situation ont abandonné la Terre et nous ont laissés ici, en nous interdisant de sortir de cet enfer…
Je trouvai qu’elle avait raison de s’inquiéter ; mais, voyant sa détresse extrême, je tentais de lui faire entrevoir une lueur d’espoir.
– tu as raison ; la vie sur Terre n’est plus possible ; il y a cependant d’autres lieux plus propices dans le système solaire et ailleurs… Bien sûr, il y a les barrages de sécurité autour de la Terre et les visas de plus en plus difficiles à obtenir. Mais les gens ici se rendent compte de leur misère… Ils se soulèveront bientôt… Je suis sûr qu’un jour, nous pourrons, toi et moi, quitter définitivement cette vieille Terre pour aller nous installer sous des cieux plus cléments, coloniser des déserts lunaires, pique-niquer sur les anciens rivages martiens ou dans les forêts célestes. Ou peut-être, irons-nous à l’aventure dans de lointaines mégalopoles galactiques…
– Tu sais parfaitement que tous ces projets sont délirants. Nous vivons dans un environnement saturé de pollution chimique et nucléaire, notre espérance de vie est nulle et les projets nous sont interdits.
Touché par son désespoir, je risquai :
– On pourrait tenter quelque chose, pour ne pas rester passifs comme des idiots devant le Mal…
– C’est justement ce que j’allais te dire… Mes chiens sont maintenant prêts. Pendant longtemps je les ai entraînés à la chasse aux convoyeurs. Nous pouvons maintenant commencer.
Moussa Ould Ebnou, Barzakh, Paris, L’Harmattan, 1994, p. 181-182.
Texte en anglais
English translation
I tried to calm her down a little, but she was still whining.
– We are threatened by terrible disasters and we remain without doing anything. I fear that a devastating overheating will occur on the earth, that the exile from Paradise will be repeated in exile from the Earth and, wandering for a new eternity, humanity will have nothing more of the Earth than a telescopic image, comparable to that of Venus. Our earth today is a world in agony where life can no longer accommodate the excess, injustice and arrogance of man. No life will be able to withstand the dangers of chemical and nuclear pollution, desertification, overpopulation and shortages of water and food. Man has shaped the Earth, he has made the planet what it is, he has modified the terrestrial environment in a blind and thoughtless way, for his personal convenience and with a view to short-term economic profit, rather than for the long-term benefit of its inhabitants. A layer of pollution, carbon dioxide and water vapor has formed around Earth, thickening its atmosphere to the point where most infrared thermal emission cannot escape into space. . This overheating effect will bring the temperature on the Earth’s surface to 400°C and more. Our planet will become the devil’s pot. And those responsible for this situation abandoned Earth and left us here, forbidding us to leave this hell…
I found that she was right to be worried; but, seeing his extreme distress, I tried to show him a glimmer of hope.
– you are right; life on Earth is no longer possible; However, there are other more suitable places in the solar system and elsewhere… Of course, there are security barriers around the Earth and visas that are increasingly difficult to obtain. But the people here realize their misery… They will rise up soon… I am sure that one day, you and I will be able to leave this old Earth for good to settle under more clement skies, colonize lunar deserts , picnic on ancient Martian shores or in celestial forests. Or maybe we’ll go on an adventure to distant galactic megacities…
– You know perfectly well that all these projects are crazy. We live in an environment saturated with chemical and nuclear pollution, our life expectancy is zero and projects are forbidden to us.
Touched by his despair, I risked:
– We could try something, so as not to remain passive like idiots in the face of Evil… – That’s exactly what I was going to tell you… My dogs are now ready. For a long time I trained them to hunt conveyors. We can now begin.
Fin de composition (création)