A extinção das abelhas / L'extinction des abeilles (Natalia Borges Polesso)

Brésil
  • portugais

Texte en français

Natalia Borges Polesso, A extinção das abelhas, São Paulo, Companhia das Letras, 2021

Annoncé avec faste à Davos, en Suisse, un « colapsomètre » surveille les indicateurs de différentes régions du monde, essentiels pour contenir les transformations climatiques, et prévoit des sanctions pour les pays dépassant certains seuils. Au Brésil, plus spécifiquement dans l’État du Rio Grande do Sul, la crise mondiale se reflète dans l’insécurité alimentaire de la population, la crise de la biodiversité qu’elle subit et le quotidien des quartiers surveillés par des entreprises public-privées. Au milieu des ruines de ce contexte, les liens affectifs entre femmes constituent ce qui reste du tissu social.  

Source : Ricardo Romanoff, Matinal

Contributeur : Luciano Brito

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Texte en anglais

Natalia Borges Polesso, A extinção das abelhas, São Paulo, Companhia das Letras, 2021

Announced with great pomp in Davos, Switzerland, a « collapse meter » monitors indicators from different regions of the planet, essential for curbing climate change, and foresees sanctions for countries that exceed certain limits. In Brazil, more specifically in the state of Rio Grande do Sul, the global crisis is reflected in the population’s food insecurity, the biodiversity crisis it faces, and the daily life of neighborhoods monitored by public-private companies. Amid the ruins of this context, emotional bonds between women form what remains of the social fabric.

Source : Ricardo Romanoff, Matinal

Contributor : Luciano Brito

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Texte en version originale

Version originale

Original version


Avisaram que isso aconteceria, a gente ficou com medo, por causa da polinização, da vegetação, de toda a cadeia alimentar, mas o governo, a Agrotech, toda aquela cambada disse que estava tudo “sob controle”, que havia “outros meios” e que a função da tecnologia era “superar a natureza” e que já estava em fase de implementação uma nova técnica de polinização. Sim, essas foram as declarações. Vai saber. Se estão fazendo, não tá chegando pra todo mundo. O que chega é podre de veneno. E o que não tem veneno é só podre ou caro. Não tem mais semente também.

(Natalia Borges Polesso, A extinção das abelhas, São Paulo, Companhia das Letras, 2021)

Texte en français

Traduction française


On nous avait prévenu que cela arriverait. On avait peur, à cause de la pollinisation, de la végétation, de toute la chaîne alimentaire. Mais le gouvernement, l’Agrotech, toute cette bande-là nous a dit que tout était « sous contrôle », qu’il y avait « d’autres moyens » et que la fonction de la technologie était de « surpasser la nature », en ajoutant qu’une nouvelle technique de pollinisation était déjà en phase d’implémentation. Oui, ce sont bien leurs déclarations. Qui sait… S’ils font quelque chose, ça n’arrive pas à tout le monde. Ce qui arrive, c’est pourri de pesticides. Et ce qui n’en a pas est soit pourri, soit hors de prix. Il n’y a plus de graines non plus.

(Traduction par Luciano Brito pour l’Anthologie écopoétique située en ligne) 

Texte en anglais

English translation


They warned us this would happen. We were afraid—because of pollination, vegetation, the entire food chain. But the government, Agrotech, that whole bunch, told us everything was “under control,” that there were “other means,” that technology’s role was to “overcome nature,” and that a new pollination technique was already being implemented. Yes, those were their statements. Who knows… If they’re doing something, it’s not reaching everyone. What does reach us is poisoned with chemicals. And what isn’t poisoned is either rotten or too expensive. There aren’t any seeds left either.

(Translation by Luciano Brito for Anthologie écopoétique située online)