chant
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« J’ai reçu ta lettre, fin juin, enfin. Elle m’a laissé mal en point, mais néanmoins je n’ai cessé d’en relire chaque mot, chaque phrase, chaque nom, chaque détail, chaque photo, chaque visage. Est-ce un mirage, une illusion, un hologramme ? Ou est-ce la raison qui a rendu l’âme ? La terreur vue d’ici c’est comme la terre vue du ciel. Ça paraît loin de nous, ça paraît irréel. Quand je pense que tu as quitté Kin, et les tiens. Qu’ils chassent notre ethnie comme les prénoms chrétiens. Ton fils, un assassin au regard de braise. À présent, trouve son assurance dans un M16. À 14 ans en quarantaine. Ils l’ont pris pour un sorcier car il se défonçait au kérosène. En arrivant dans l’est, il a tué par accident un de ses cousins en le prenant pour un partisan. Putain !, l’horreur est humaine, et l’on s’extermine. Il voulait être un sauveur, pas un soldat anonyme. Même si l’occident a bon dos. Ça ne vous rendra pas le Congo. Le pillage de nos minéraux, de nos lingots. Ça ne vous rendra pas le Congo. Reproduire les schémas coloniaux. Ça ne vous rendra pas le Congo. Car la terreur vue d’ici c’est comme la terre vue du ciel. Ça paraît loin de nous, ça paraît irréel. »
URL du vidéo-clip : https://www.youtube.com/watch?v=mRfUZuUW96Q