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2103, le retour de l’éléphant (Abdelaziz Belkhodja, 2005)

En cette année 2103, la République de Carthage a retrouvé sa puissance d’il y a plus de deux millénaires, tandis que l’Occident s’est effondré. Dans un joyeux mélange des situations et des problèmes, Belkhodja résout ainsi les problèmes politiques (la paix au Proche Orient vient d’elle-même), multiplie les inventions technologiques, fait reverdir le désert, rétablit les équilibres commerciaux, instille l’harmonie dans la société et inculque le respect de l’environnement.

L’autre avantage majeur de cette découverte est qu’elle a permis d’arrêter définitivement la désertification. En effet, le sable local étant devenu précieux, la formule de Taj a d’abord permis de fixer le désert en une large bande de quelques kilomètres puis de reboiser intégralement l’arrière-Sahara qui englobe toute l’actuelle Ifriqiya, de la Libye au Maroc.

C’est bien sûr l’agriculture qui a profité en premier de cette nouvelle donne géophysique. D’autre part, le développement de l’énergie solaire a permis de faire d’énormes économies, d’abandonner les machines polluantes et de mettre fin à la destruction des forêts.

Ce changement de politique agricole et industrielle combiné à l’enrichissement de la population s’est traduit par un retour à la terre et par une renaissance de la nature.

Vers 2070, l’Afrique du Nord est devenue un immense jardin. La fin du plastique et de la pollution, le démantèlement des puits de pétrole et la raréfaction de son commerce grâce à l’énergie solaire ont sauvé la mer Méditerranée. Des espèces que l’on croyait disparues sont réapparues en même temps que la transparence de l’eau.

Fini le bitume noir, fini les agglomérats d’habitations recouverts de briques rouges et de ciment gris. Le sable cristallisé a remplacé tous les matériaux, donnant aux maisons et aux routes une jolie teinte naturelle. 

[…]

L’arrêt de la désertification a permis la plantation d’anciennes espèces végétales et la forêt méditerranéenne a repris vie. D’immenses réserves naturelles ont été constituées. Le lion, la hyène, les troupeaux de gazelles et d’éléphants, toutes espèces protégées, ont réinvesti l’Afrique du Nord. Le retour de l’éléphant a été vécu avec une émotion considérable. Le premier éléphant qui a mis les pattes dans le territoire de la Carthage antique a été fêté par tout le pays. Carthage renouait avec son animal fétiche qui fit la gloire de ses armées antiques.

Abdelaziz Belkhodja, 2103, le retour de l’éléphant, Marseille, Transbordeurs, 2005, p. 79-80.

Contributrice: Sara Buekens

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